Le vœu de la petite Lucie

C’était la veille de Noël et les enfants de tout le quartier jouaient à l’extérieur. Certains réalisaient des bonshommes de neige, d’autres faisaient des batailles de boules de neige et d’autres encore se prélassaient sur le sol tout revêtu de blanc en essayant de dessiner des figures d’ange. Au-delà des cris et des rires, la joie se contemplait sur tous ces petits visages.

Cependant, il y avait la petite Lucie qui s’isolait à l’intérieur de sa maison. Devant sa fenêtre, elle ne pouvait qu’admirer de loin ce beau spectacle, sans pouvoir y participer, comme ça avait été aussi le cas l’année dernière, et l’année d’avant…

En effet, Lucie, 7 ans, était atteinte d’une maladie génétique de naissance. Depuis ses 4 ans, sa maladie l’obligeait à rester dans un fauteuil roulant.

Mais toute sa peine ne se limitait pas à son handicap. Elle avait aussi perdu son père à l’âge de 5 ans. Depuis, sa mère l’élevait seule, tant bien que mal, à cause de ses deux emplois à plein temps pour subvenir aux besoins de cette petite famille, mais surtout aux différents médicaments que la maladie de Lucie exigeait. Par ailleurs, elle n’avait pas beaucoup de temps à consacrer à Lucie.

Et le soir de cette veille de Noël, la petite Lucie se sentait tellement seule à la maison, devant sa fenêtre à regarder les autres enfants jouer…

Comme tous les soirs d’ailleurs, sa grand-mère la gardait avant l’arrivée de sa mère. Mais cette dernière passait tout son temps sur le canapé : soit à regarder la télé, soit à dormir…

De l’autre côté de la rue vivaient une autre petite fille qui s’appelait Annie et sa famille. Comme à chaque fois lorsque Lucie restait plantée devant sa fenêtre, elle fixait longuement la maison d’Annie. Les fenêtres entrouvertes des voisins laissaient transparaître une ambiance chaleureuse, accompagnée par une douce mélodie de cantiques que la petite Lucie pouvait entendre depuis sa maison. Un vrai réveillon !

Qu’est-ce qu’elle ne donnerait pas pour avoir la vie d’Annie… Lucie laisse alors s’échapper un profond soupir avant d’avoir les larmes aux yeux. Une larme coula tout au long de sa joue….

Mais juste quelques instants après, une petite voix se fit entendre :

– « Ne pleure plus, Lucie. Je suis là. »

Surprise, Lucie recula son fauteuil roulant de la fenêtre tandis que son cœur battait à deux cents à l’heure.

– « N’aie pas peur Lucie, je ne te veux pas de mal. Je veux juste t’aider » reprit la voix.

Tremblante de peur, elle essaya de regarder d’où provenaient ses paroles. Elle vit une petite lumière scintiller à côté de la fenêtre. Lucie s’arma de courage et d’une voix tremblotante, elle demanda :

– « Qui es-tu ? »
– « Je suis une fée de Noël »
– « Par où es-tu entrée ? »
– « Je suis sortie de ta larme. Je suis là pour exaucer un de tes vœux les plus chers. D’un coup de baguette magique, tu pourras obtenir tout ce que tu souhaiterais. »

Partagée entre la fascination, la joie et l’étonnement, la petite Lucie resta bouche bée. À cet instant, elle entendit sa mère, qui revenait du travail, entrer. Dès que sa mère arriva près de Lucie, la petite fée avait disparu.

– « Maman, maman ! s’écria Lucie. Une fée de Noël m’a rendu visite ! »

Sa mère, tout en l’embrassant sur le front, ne prêtait pas vraiment attention à ce que Lucie venait de lui dire. Elle mettait cela sans doute sur le compte de l’imagination débordante de la petite fille.

– « Elle sortait d’une de mes larme ! » reprit Lucie.
– « Mais oui ma petite chérie, c’est parce que tu es une jolie et gentille petite fille. Et si tu restes bien sage, nous aurons peut-être une surprise pour le repas de ce soir ! Maintenant, va réveiller ta grand-mère pendant que je prépare notre diner. »

Lucie, obéissante, ravala son excitation et s’en alla.

Le réveillon s’achevait sur un diner plus copieux que d’habitude, même si ce n’était pas vraiment un festin. En effet, la mère avait rapporté du bureau des repas tout prêts, à dire vrai des restes que chaque employé pouvait emporter après le lunch de Noël organisé par l’employeur, comme à chaque année.

À l’heure du coucher, Lucie se mettait au lit, aidée par sa mère. Cette dernière s’allongeait à côté d’elle. Tous les soirs, mère et fille se partageaient un peu de leurs journées respectives. Lucie raconta alors sa rencontre avec la fée, mais sa mère se contentait juste de l’écouter sans vraiment y croire. Puis, elle finit même par s’endormir, totalement épuisée de sa journée.

La petite Lucie, elle, ne dormait que d’un œil en repensant à ce qu’elle a vécu. À ce moment précis, la petite lumière étincelante réapparut.

– « Alors Lucie, as-tu pensé à ce vœu ? » murmura la fée.
– « Te revoilà ! Oui, j’attendais que tu réapparaisses » répondit Lucie tout doucement pour ne pas réveiller sa mère.
– « Confie-moi donc ton vœu, ma petite, pour que je le réalise. »
– « Tu peux vraiment tout réaliser ? »
– « Oui, absolument tout. »

Lucie regarda alors sa mère, avant de se retourner vers la fée de Noël :

– « Je veux que tu redonnes le sourire à ma maman ! »

Cela faisait un bout de temps que sa mère avait perdu le sourire. Des fois même, Lucie l’apercevait pleurer discrètement soit avant de dormir, soit en préparant le repas.
La fée s’étonna de son souhait.

– « Lucie, en es-tu sûre ? J’ai le pouvoir de réaliser tes rêves les plus fous ! »
– « Oui, Bonne Fée, cela peut paraître peu de choses, mais c’est tout ce que je demande. »
– « Qu’il en soit ainsi, reprit la fée, ton vœu sera exaucé au petit matin de Noël ! et elle disparut. »

Lucie finissait aussi par s’endormir, avec l’impatience d’être au lendemain.

Lucie se réveillait de bon matin, tout enthousiaste, le jour de Noël, mais sa mère dormait encore juste à côté d’elle. De son lit, elle remarquait qu’il neigeait dehors.

Elle s’était alors rapprochée de la fenêtre de sa chambre avec une sensation étrange. Arrivée près de la fenêtre, elle s’aperçut qu’elle se tenait debout avec ses deux jambes ! Miracle !

Elle ne réalisait pas ce qui lui était vraiment arrivé, et puisque ce n’était pas du tout ce qu’elle avait demandé à la fée la veille.

– « Maman ! Maman ! » s’écria-t-elle, debout et immobile.

Sa mère se réveilla et l’aperçu, elle sursauta du lit et c’était là que le vrai vœu de Lucie se réalisa.

Sa mère cria sa joie, les larmes aux yeux, avec un sourire tout éclatant et des plus merveilleux qui en disait tout sur le bonheur qu’elle vivait à l’instant !

Ce jour de Noël même, Lucie pouvait enfin jouer dehors avec les autres enfants. Sa mère la contemplait derrière la fenêtre, tout sourire, tandis que Lucie lui rendait ce même sourire à l’extérieur.

Depuis ce Noël, la vie de la petite famille a radicalement changé grâce à ce vœu judicieux de Lucie… ou presque, la grand-mère restait toujours collée à son canapé favori !

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